Ces Humains [PV Sen]

J'étais assis, sur le bord de l'eau à regarder nager les poissons. Il était tôt le matin, le soleil commençait à se réveiller et moi, j'étais là, sans bouger à ne rien faire. J'admirais le paysage qui s'étendait au-devant de moi. Je m'étais assis sur une grosse roche à attendre que la journée passe. Je n'avais rien à faire, personne n'avait besoin de mon aide cette journée-ci. Alors moi, j'attends, j'attends que le soleil vint se recoucher.

J'étais assis depuis plus de deux heures quand j'entendis mon frère qui m'appellait. Peut être aurais-je quelque chose à faire durant la journée ? Je me levai donc et rejoingnit mon frère. Il était près d'un arbre et un aigle était à ces côtés. Vraisemblablement c'était un Homme-oiseau qui venait porter un message important. Il prit sa forme humaine et dit :

- Cher frère et soeur Elfe, nous les Hommes-Oiseau avons apprit que la nouvelle race, les humains auraient décidés d'aller dans la forêt des Pins-Du-Nord.

- Que vont-ils faire là ? Ils savent très bien que les Hommes-Loups ne les laisseront pas passer, tentai-je de comprendre.

- En effet, ils savent les conséquences de leurs actes mais tout de même, ils doivent prendre quelque plantes pour leur expérience, si j'ai bien compris. Ils sont environ une quarantaine d'hommes, de ce que j'ai pu comprendre.

Je regardai mon frère. Nous devons aller les aider. Il alla informer mon père de cette aventure. Il fut lui-même satisfait que l'on parte car comme ça, nous avons quelque chose à faire durant la journée.

Je pris donc mon grand cheval. Il avait quelque chose de particulier, les chevaux d'ici, ils avaient des ailes. Mon frère fit de même. Nous nous envolâmes donc jusque dans la forêt des Pins-Du-Nord. Le temps du trajet sera de quelques heures.

(C'est un peu désolé)

Les grands arbres masquaient l'horizon et l'astre du jour, plongeant la forêt dans une noirceur crépusculaire, même en cette matinée ensoleillée. Au sol, les taches de lumièrent dansaient allègrement au rythme du vent dans les feuilles, créant un bruissement qui masquait mes pas. Tant mieux, me dis-je - mon pelage tacheté de lycaonne se voyait extrêmement utile dans cette région unique, où la Pointe de L'Aube, les Pins-du-Nord et les Plaines Corrompues étaient limitrophes. La flore de l'un se mélangeait avec celle de l'autre - une forêt de conifères constamment drapée de jaune et d'orangé, striée de vert, mouchetée de lumière.

Puis, je me redressai brusquement. Mes oreilles balayèrent brièvement l'atmosphère que je humai : une quarantaine d'hommes, tout au plus. Ils se dirigeaient vers les Pins du Nord. Et je m'en contrefichais.

Si je les traquais, ce n'était pas pour protéger 'ma patrie'. Oui, en quelque sorte, mais.... Tapie dans un buisson, j'attendais le passage des humains. Ce qu'ils étaient bruyants, leurs armures, leurs bavardages, et quelle odeur! Si il y a bien une race qui se fait sentir, ce sont les humains, sans nul doute. Pour les sens aiguisés d'une femme-louve, une telle senteur était abominablement immonde.

Voilà près de 15 minutes que je traquais mes proies, piquée d'une certaine curiositée. Il me brûlait de savoir à quoi ressemblaient les humains. On m'avait dit qu'ils étaient semblables aux elfes...

Les bruissements se firent plus forts dans les branches des arbres. Tous les sens en alerte, je suivis le bruit, jusqu'à déboucher sur une petite clairière où deux elfes sur des chevaux ailés atterrirent. Je restai tapie... on ne savait jamais...

Je descendis de ma monture pour appercevoir l'Homme-Oiseau qu s'envola dans les airs. Il ne servait plus à rien ici car les arbres ne l'auraient simplement enpêché de voir le terrain et les ennemis. Je pris donc mon épée et mon arc à flèches surmonté d'un carquois sculpté avec une pierre précieuse que l'on ne trouve qu'à un seul endroit dans la Pointe de l'Aube. En fait, tous ses armes avaient été travaillés à cet endroit par un artisan très particulier. Il avait comme nom Jajacob, et il se disait être un enfant du ciel, bien qu'il ne soit pas un Homme-Oiseau. Non, il disait être un des fils du Soleil, celui qui donne la lumière et la force dans l'Exode. L'épée qu'il portait n'était pas n'importe laquelle, elle avait un don et un nom : L'épée de la Lumière qui use sa force du soleil et que nulle arme ne peut la détruire.

Son frère, lui avait trouvé son petit couteau chez un artisan aussi spécial que Jajacob. Il n'avait pas de nom, mais il avait fier allure. Il lui avait fait son couteau avec l'aide d'une pierre bleue argentée. Elle était spéciale, car elle avait le pouvoir de la guérison. Si quelqu'un été sur le bord de la mort, il suffisait de planter le couteau dans sa poitrine, et la personne retrouverait sa force vitale. C'est exactement les paroles qu'avait dit l'artisan lorsque Brenn l'avait acheté à un prix élevé.

Je regardai la forêt autour de moi. Bon, il n'y avait pas grand chose à voir si l'on ne considerait pas la beauté et la flore de la forêt. Mais soudain, je m'arrêtai net. Mon regard fixai un buisson un peu plus loin. Je sentis, avec l'aide de mon flaire d'Elfe une forme mi-animale, mi-humaine. Je compris donc que c'était une jeune femme-louve qui s'était caché. Je fis semblant ne rien avoir vu. Je me dis que sa en valait pas la peine de dérenger la louve qui était cachée. Peut être fuait-elle quelque chose ou quelqu'un ? je préférai ne pas en savoir davantage. Je continuai son chemin avec mon frère vers une direction qui se situait plus à l'Ouest de la forêt.

Les elfes passèrent leur chemin sans demander leur reste. Louche. J'étais en leur territoire. En ce temps de guerre, la prudence était de mise...

Bande de cons, me dis-je, j'serais pas étonnée d'les voir décimés par les hommes en moins de deux. Ah, ces elfes...

Soupir de découragement, si léger que les feuilles en tremblent presque. Je les suis. M'éloigne, mes pas parallèles aux leurs. Nous traquons la même proie, mais loin de croire que nous la traquons ensemble. Je n'ai aucune confiance envers personne, et encore moins les elfes... L'odeur pestilentielle des humains m'assaillent à nouveau. Je lançe un faible appel - je sais que les elfes, malgré qu'ils soient éloignés, m'entendront et me comprendront.

-Les hommes sont ici. Ils ont des armes. Je guette.

Me retire dans l'ombre à nouveau, prend même ma forme lupine pour être sûre de ne pas être repérée. Les naïfs humains croiront à un chien égaré. Qu'ils n'osent me mettre le collier et la laisse. Je les mangerais. Crus...

Nous étions sur le point d'atteindre un chemin à deux côtés lorsque nous entendîmes un faible appel. Je regardai mon frère. Il me dit que se devait être nul autre qu'une femme louve. Peut être a-t-elle repérée les humains ? Nous rebroussâmes chemin jusqu'à appercevoir une autre allée dans la forêt. Étrange, il me semblait qu'il n'y avait pas de chemin à cet endroit tout à l'heure...

Nous avançâmes donc jusqu'à ce que l'on aperçoit les humains avec leur arme à la main sur les nerfs. Mon frère proposa de les faire peur mais je refusai, question de ce faire attaquer par eux.

Je voyai un grand arbre à quelques pas en avant de nous et je proposai de s'y installer afin de voir ce que feront les humains. Car justement, ils venaient de s'assoir pour se reposer un peu.

Grâce à mon agilité d'Elfe, je réussi à grimper dans l'arbre super facilement. Mon frère me suivi, quelques secondes après. Nous nous cachâmes dans l'arbre et attendîmes aussi longtemps qu'il le faudra, le temps qu'ils reprennent la route.

Le bruissement de feuilles et de branches m'indique que les Elfes sont aux aguets. Je ne prends pas de chance. Attaquer ou rester en retrait? Attendre qu'ils partent où les attaquer tout de suite? Heureusement, ces humains semblaient être très très subtils (notez le sarcasme et l'ironie dans le ton de mes pensées) .

''Je prends le premier tour de garde.''

''C'est con, toutes ces histoires de loup-garou!''

''Taisez-vous... On est pas sur Terre, j'vous rapelle.''

''Bah, allez, des hommes loups... Me dites pas que vous croyez encore à ça!''

''C'est des pacotilles...''

''C'est bientôt fini, oui?! Je pars et c'est tout! On ne sait jamais ce qui pourrait rôder...''

L'homme quitte le groupe. Je le suis tout doucement, indique d'un regard aux Elfes que voler ma proie reviendrait du suicide. (C'est mon humain! S'moi qui le mange èwé! )

Quelle subtilité à toute épreuve. L'odeur à elle seule me permettrait de retracer cet humain parmi un troupeau de bovidés un matin de printemps. Bref. Il s'arrête quelques instants... Il est assez loin. Ils ne l'entendront pas...

L'homme vit d'abord passer un chien sauvage. Aucune réaction. Un chien, dans une forêt. Une banalité... mortelle. Le chien s'avéra plus rapide que l'homme, qui malgré qu'il sortit un fusil de réussit qu'à tirer dans les airs. Ses compagnons ne tarderaient pas à arriver. Sautant à la gorge de ma proie, je croquai à plein crocs dans la chair puis pris mes pattes à mon cou, laissant le corps se vider de son fluide vital dans une dernière série de spasmes et de gémissements.

Un hurlement de pure joie lupine résonna à travers la forêt alors que les hommes payaient le prix de leur infini avarice.